YALI: une opportunité pour les tech-entrepreneurs africains. Nelson Cishugi nous raconte.

Nelson Cishugi est un jeune entrepreneur, basé à Brazzaville. Au mois de juin dernier, il fut sélectionné à participer à une formation de six semaines à Austin dans le cadre du programme YALI (Young African leadership Initiative).
Melson Cishugi

Ce dernier est une initiative du gouvernement américain, née sous le mandat du président Obama qui a pour but de renforcer les capacités de jeunes africains grâce à des cours, séminaires et en les introduisant dans un réseau de professionnels.
Le programme, est un vaste terme “parapluie” qui regroupe en son sein:

  • YALI Network pour le réseau,
  • YALI Learns pour les cours
  • YALI Tech Camp (le tout dernier a eu lieu au Ghana): trois centres africains qui reçoivent les jeunes leaders sur le continent, deux anglophones à Accra et Nairobi et un francophone à Dakar 
  •  YALI Mandela Washington Fellowship, qui sélectionne 1000 jeunes leaders pour six semaines aux États-Unis. 
Nelson Cishugi nous en dira plus.

Parle nous premièrement de ton parcours.
Je suis un graphic and web spécialist, spécialisé en création du contenu, et expérience utilisateur. Je suis Expert Certifié Adobe, sur six produits et Spécialiste Microsoft Office Aujourd'hui, j'ai une entreprise Mapinga. Je donne des formations pour aider les jeunes à être employables et capables de se prendre en charge.
Nous offrons également de la formation continue à ceux qui travaillent déjà. Les formations portent sur le web design, le système XAMP, et la création des templates pour différents CMS tel que Word Press.
Il existe aussi d’autres modules comme la création et la gestion de contenu, la création d’entreprise et sur différents outils de Microsoft Office.

Où t’es-tu formé?
 J'ai appris tout seul, en autodidacte. Je posais souvent plusieurs questions auxquelles personne ne répondait. J'ai donc appris Photoshop, Illustrator, HTML et Css.
Ensuite je suis passé à de l'Action Script et puis une grande partie des techniques web avec Java, Php et d’autres langages.

Comment as-tu fait pour être retenu dans le programme YALI?
Je pense que sans véritablement m’en rendre compte mes actions parlaient pour moi, et c’est ce qui a retenu leur attention. J’ai donc été sélectionné dans le domaine “Business et Entrepreneurship”. 

Promotion YALI à Austin 206


En quoi cela a consisté?
 J'ai passé 5 semaines de formation à Austin avec d'autres jeunes Africains. Nous étions vingt cinq venants de dix-huit pays différents. Il y avait des cours théoriques et pratiques sur le profil d’un entrepreneur. Le programme a été très intense.

Qu'as-tu le plus aimé?
Les échanges avec notre mentor. John Doggett, qui s'occupait de notre groupe, est un professeur de très grande expérience. Il a travaillé dans plusieurs pays africains et a été comme un véritable père pour nous.

Qu'as-tu appris?
Le Mandela Washington Fellowship m'a apporté une grande ouverture d'esprit. J'ai également beaucoup appris dans le domaine des finances. J’étais quasi nul en finances et maintenant rien qu'en regardant des chiffres, je peux me rendre compte de la santé ou non d'une entreprise.
J'ai également aimé les échanges avec les chefs d'entreprises. J'ai rencontré la CEO d'Ogilvy, entreprise de renom en publicité.
Les échanges étaient d'égal à égal. Par exemple, ce n'est qu'à la fin de la réunion que nous nous sommes rendu compte que nous parlions avec des “boss”. J'ai été réconforté dans ma conception du leadership, à savoir que l’on peut être leader sans que tous les spots soient sur toi.
D'ailleurs, j'ai décidé que mes élèves ne m'appelleront plus Monsieur.
John Doggett Austin 2016


Ce programme sans Obama a des chances de continuer?
Il ne faut pas se voiler la face, le but de Yali est de récupérer du terrain en Afrique par rapport à la Chine. Voilà pourquoi ils veulent entrer en contact avec la jeunesse influente qui dans quelques années occupera des postes clés dans la société. Il serait donc dans leur intérêt de continuer le programme. Mais il faut réaliste, je pense que si un démocrate remplace Obama, il y a de fortes chances que le programme suive son cours. Avec Trump à la tête des États-Unis, ça va être difficile.

Tu dirais quoi a la jeunesse africaine pour conclure?
Ah, la jeunesse africaine! On lui dit tellement de choses. Mais bon si je devais lui dire quelque chose. Je lui dirai que la seule limite qui existe aujourd'hui à ses projets n'est celle qu’elle-même s'impose. Même l'expression “The Sky is the limit” est fausse puisqu’il y a des traces de pas sur la lune.
La seule limite qui existe est celle que la propre jeunesse se fixera.
Mais j'aimerai quand même rajouter le conseil de mon mentor à Austin, John Doggett: “il faut TRAVAILLER!” Si on ne bosse pas, dans 10 ans, nous serons un sous-continent Chinois, buvant du thé Chinois et parlant mandarin. La Chine ne dort pas. Elle grignote du terrain petit à petit et vient en véritable conquérant. La jeunesse d'aujourd'hui a une grande responsabilité et on ne peut pas se donner le luxe de louper l'opportunité de devenir de véritables agents de développement de notre continent. Nous ne pourrons pas comme nos parents rejeter la faute sur les autres : dirigeants, colonisateurs, etc.
Réveillons-nous et travaillons.

Nelson Cishugi Austin


Merci beaucoup Nelson!
Je t'en prie, Assina!

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