De Kinshasa à Minneapolis: le parcours d'une battante.

Charlène Tshitoka
Charlene Tshitoka Mulamba est IT. Elle  programme des applications : Elle travaille chez Thoughtworks en Afrique du Sud.
Elle est intéressé par le développement piloté par les tests, le Cloud (remplacé ces temps ci par le concept de DevOps) et par l’insertion de plus de femmes dans le monde IT.
Du 03 au 06 octobre passé, elle a participé à la conférence Grace Hopper (http://gracehopper.org/2013/)  à Minneapolis aux Etats Unis. Elle a cordialement accepté de répondre à nos questions.   du Sud.
Assina : Salut Charlène! Pourrais- tu nous parler brièvement de la conférence Grace Hopper? du Sud.
Charlène : La Célébration de Grace Hopper est une conférence internationale à l'intention des femmes intéressées par la technologie. L'an dernier 3000 personnes y ont participé et cette année plus de 4500 personnes étaient présentes. du Sud.
Grace Hopper Conférence constitue le plus grand rassemblement des femmes passionnées de  technologies.   du Sud.
A. : Comment t'es tu  retrouvé speaker à cet événement? du Sud.
C. : Une collègue de travail y avait participé l'an dernier et m'a encouragé à le faire. J'ai donc décidé avec une autre collègue de travailler sur une présentation. Nous l'avons fait et avons été sélectionnées pour l'exposer pendant la conférence.   du Sud.
A. : Quel était le contenu de ta présentation ? C. : Nous avons parlé de l'utilisation de téléphones portables pour  l’amélioration de l’accès des soins de santé en Afrique. Les appareils  mobiles cités sont ceux de l'ancienne génération comme les Nokia 3310. Il convient de le rappeler : la majorité de la population africaine vit en décà du seuil de pauvreté  et n'a pas toujours accès aux Smartphones à grande échelle.  Si l'on veut des solutions qui atteignent une grande tranche de la population africaine, ceci est une donnée à prendre en compte. Nous avons donc parlé d’applications basées sur des simples services de téléphonie mobile tels que le SMS ou l’USSD. Une des applications citée fut celle qui aide les femmes enceintes et les jeunes mamans des communautés rurales au Ghana. Les patientes reçoivent par exemple des rappels sur le rendez-vous avec le médecin ou des SMS éducatifs pour la santé de leurs bébés.  Les personnes qui développent de telles applications doivent prendre n comptent les aspects de confidentialité et d’intimité car quelque fois, un téléphone est partagé par toute une famille.     A. : Quels souvenirs forts gardes-tu de cet évènement? C. : C'était... EXCEPTIONNEL! Le premier jour en  sortant du discours de Sheryl Sandberg  (COO de Facebook), j'ai regardé autour de moi c'était PLEIN de femmes. C'était une expérience magnifique, nous étions toutes unies par cette passion de la technologie. C'était vraiment merveilleux. J'ai eu aussi la chance de diriger des interviews pour le compte de l’entreprise où je travaille. . La conférence Grace Hopper permet également aux entreprises de recruter de nouvelles diplômées. De grosses boîtes comme Google, Facebook,etc. y étaient aussi...   A. : Tu travailles dans une entreprise spécialisée en la création de logiciels. Qu'y fais tu exactement? C. : ThoughtWorks est une compagnie des consultants donc souvent on travaille sur different projets. Actuellement, je fais partie d’une équipe qui est en charge d'aider un  client à déployer ses services sur le cloud.     A. : Pourrais-tu nous parler de ton cursus académique? C. : Après mes études secondaires à Kinshasa, j'ai obtenu une bourse de Vodacom Congo pour étudier en Afrique du Sud à Tshwane University. Ensuite, j'ai commencé un master et je donnais également des cours à l'université. Quand ThoughtWorks est venue s'installer en Afrique du Sud, un de mes amis avait transmis mes coordonnées pour que je  sois contactée. Après un long processus de recrutement et de nombreuses interviews, j'ai commencé à y travailler. Je continue aussi avec mes études et espère finir mon master en Computer Science.    A. : Tu es intéressée à ce que plusieurs femmes soient dans le domaine informatique. Quelle en est la raison? C. : (Rires) Je ne sais pas... Je pense que j'aimerai juste que ce soit normal qu'une femme fasse ce métier. J'aimerais que les femmes sachent qu'il est possible de coder et d'aimer aussi la mode. Qu'il est possible de coder et de vouloir aussi se faire belle. Que c'est possible de coder et d'être femme Enfin de compte, qu'il est possible de coder et d'être tout simplement humain; femme ou homme!  A. : Y'a t-il des difficultés objectives pour les femmes dans ce domaine.  Si oui, que sont-elles et comment les dépasser? C. : Oui, programmer ça s'apprend. Bien programmer, ça prend du temps. Il faut beaucoup pratiquer. Moi par exemple, je suis mariée et après le boulot je dois m'occuper de mon ménage. Donc le manque de temps peut être contraignant et devenir une grosse difficulté. Mais quand on a la passion, on sait se créer des opportunités.   A. : Quelles sont les stratégies concrètes qui pourraient être mises en place pour augmenter le nombre de femmes dans les IT? C. : Il faut commencer tôt. Les filles devraient savoir que l'informatique peut être considérée comme choix de carrière professionnelle. Il faudrait introduire l'informatique au secondaire et même au primaire et apprendre aux filles que ce domaine dépasse le simple fait d'être appelé "geek".  Il serait judicieux de leur apprendre que l'informatique est un moyen pour apporter des solutions et de notables différences dans la vie des gens. Il faudrait aussi  que les filles écoutent les expériences d'autres filles et femmes. Il faudrait les exposer à des modèles  et là elles croiront que c'est possible.   A. : A part coder et penser informatique, comment occupes-tu ton temps?  C. : Je prends soin de mon mari et je coach d'autres filles. Actuellement, je suis volontaire dans un programme de mentorship avec  "Imkava Youth", un organisme à but non lucratif qui cherche à promouvoir l'éducation de la jeunesse ici en Afrique du Sud. La plupart de jeunes élèves dans cet organisme viennent des endroits défavorisés et ont besoin que quelqu'un leur dise que réussir n'est pas impossible.   A. : As-tu un message particulier à donner aux femmes qui aimeraient se lancer dans l'aventure IT? C. : C'est bien d'être une "techie woman". C'est bien d'être passionnée par les technologies. Certaines femmes l'ont fait, elles peuvent aussi le faire. 

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